C’est ainsi que j’ai dénommé ces fabrications issues de la même technique et qui viennent des États-Unis depuis quelques années.
Le premier exemplaire de cette nouvelle fabrication m’a été soumis à l’expertise en mai 2004.
Certains détails m’avaient frappé à l’époque. J’ai conservé l’image de ce faux dans un dossier spécialement consacré aux falsifications.
Entre 2010 et 2012 principalement, j’ai eu l’occasion d’examiner des timbres classiques de France de même fabrication. Certains me sont passés plusieurs fois entre les mains, mais il se peut aussi que certains exemplaires existent en multiples.
Les images ont été scannées à diverses périodes, avec plusieurs scanners différents, donc de légères différences de couleur peuvent apparaître.
La plupart de ces fabrications m’ont été soumises par des négociants à qui elles étaient proposées. Méfiants « trop beau pour être vrai », ils ont demandé mon avis et les ont retournées au vendeur. Mais je suis persuadé que certains de ces faux ont été vendus, il en apparaît de temps à autres dans des ventes en France ou à l’étranger …
Les 20 centimes Bordeaux
Les philatélistes distinguent trois timbres portant cette valeur. Pour l’Administration des Postes il n’y a qu’un timbre, un 20 centimes bleu.
Ces trois vignettes ont été imprimées en lithographie à la Monnaie de Bordeaux durant l’hiver 1870 1871. L’atelier fut improvisé dans la hâte ; les timbres-poste imprimés à Paris encerclé par les armées allemandes ne pouvaient être expédiés et approvisionner les bureaux de Poste de la province.
Le premier timbre dénommé type I, n° 44 du catalogue, a été dessiné par Dambourgez. Le second le type II a été gravé par L. Yon, il porte le n° 45. Le troisième le type III est du également à L. Yon, c’est le n° 46.
Leur identification est parfois difficile pour des collectionneurs désemparés au vu des indications des catalogues.
Les ‘Mouchon’ 10 et 25c
Cette série est due pour le dessin et la gravure à Louis-Eugène Mouchon. Elle devait paraître pendant l’Exposition Universelle de 1900 à Paris avec la série dessinée par Joseph Blanc et celle dessinée par Luc Olivier Merson. Les trois séries sont émises le 4 décembre 1900. L’Exposition est fermée depuis le 12 novembre.
La série Mouchon est composée de cinq valeurs : 10 c rouge-rose, 15 c orange, 20 c brun-lilas, 25 c bleu et 30 c violet. Toutes les valeurs, à l’exception du 15 c sont imprimées en deux fois, une impression pour la vignette et une pour la valeur faciale. Les 10 c, 15 c, 25 c sont également imprimés en un seul passage vignette et valeur faciale en même temps. Les catalogues répertorient donc sept timbres. Les collectionneurs ont parfois du mal à différencier les deux 10 c et les deux 25 c, les explications et croquis n’étant pas toujours clairs
Quelques variétés de couleur …
Les collectionneurs sont friands de ce qu’ils appellent « variété », particulièrement celles qui sont spectaculaires, faciles à reconnaître et qui sont cotées dans les catalogues. Ils se précipitent aussi sur toutes nouveautés en la matière, n’hésitant pas à les payer fort cher en escomptant des plus values futures.
Malheureusement nombre de ces variétés, et particulièrement un grand nombre de celles offertes sur les sites d’enchères, ne sont que des falsifications ….
Surcharges
Les surcharges sont des mentions apposées soit lors de l’émission (Congrès de Bordeaux, Caisse d’Amortissement 1 etc.) soit après l’émission, par l’Administration des Postes ou une personne habilitée.
Elles indiquent un changement d’utilisation, de régime politique, de valeur, d’usage, de monnaie; elles célèbrent un événement ou un anniversaire, ou sont simplement une marque de sécurité. …
Le 25c Semeuse camée de 1907
Il est vain d’étudier en quelques pages ce timbre qui a fait l’objet de nombreux articles et à qui sont consacrées près de cent pages dans l’ouvrage de référence « Les Timbres-Poste au Type Semeuse camée de 1907 », de Jean Storch et Robert Françon. Les spécialistes comprendront donc qu’il me soit impossible d’en détailler ici toutes les particularités.
J’espère que ces lignes donneront envie à des philatélistes de se lancer dans la recherche des divers aspects de ce timbre passionnant. Les multiples emplois de cette valeur ne sont pas présentés ici, les tarifs seront les guides des chercheurs.
La falsification des timbres-poste français
Conférence de Jean François BRUN pour le musée de la poste à l’occasion de l’évenement de LA POINTE DE L’ART.
Réimpression de 1862-1863
Réimpression : définition du Dictionnaire Philatélique et Postal, AdP, AEPP, 1999 :
Tirage, effectué avec le matériel d’impression d’origine, de timbres dont la fabrication a été arrêtée et qui ne sont pas destinés à être vendus au public pour l’affranchissement des correspondances.
L’Histoire :
La Commission des Monnaies et Médailles est chargée de la fabrication des timbres-poste. Elle produit des feuilles de trois cents timbres, à partir de deux galvanos accouplés, qu’elle livre à l’Administration des Postes Celle-ci comptabilise les timbres en feuilles de cent cinquante, préalablement découpées.
GC 5100 de Trébizonde
La collection des oblitérations des bureaux français au Levant a toujours été populaire. Dès la fin du XIX° siècle, les philatélistes recherchent ces oblitérations. Ils ne se privent pas de décoller les timbres des lettres ou de les découper ; c’est beaucoup plus facile à ranger dans les albums. C’est ce qui explique la grande différence de prix entre les timbres détachés et les lettres de ces établissements exotiques. C’est ce qui explique également la grande quantité de lettres truquées.
Aussi nombre de collectionneurs s’intéressent-t-ils aux oblitérations sur timbres détachés qui sont beaucoup moins onéreuses et pour lesquelles on peut se montrer plus exigeant sur la qualité.
GC 1182 La Couronne, Charente
Voilà une splendide lettre, affranchie à 25 c en avril 1872, une belle combinaison d’affranchissement « tout Bordeaux » toujours appréciée des amateurs. Les timbres sont bien margés, la lettre propre, les oblitérations bien marquées et bien lisibles. En deux mots : une belle pièce, dont tout collectionneur rêve.
Malheureusement, je suis souvent un « briseur de rêves » Lorsqu’elle m’a été soumise à l’expertise, j’ai commencé par examiner les oblitérations.